Coupe d’ovaire de lapine, colorée par la méthode de Van Gieson 

>>>>> Lame virtuelle d’ovaire

A l’oeil nu, constater tout d’abord que :

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– Les coupes d’ovaire ont une forme ovoïde, allongée, légèrement incurvée en forme de croissant. Leur surface est légèrement bosselée. A l’intérieur, deux zones apparaissent :

– Une zone corticale de teinte grise renfermant des follicules de taille très variable.

– Une zone médullaire de contour irrégulier, très vasculaire, se raccordant (sur certaines coupes) au hile où elle se continue avec le mésovarium.

REMARQUE : La portion concave de chaque section correspond à la région hilaire. Celle-ci de teinte rouge, est très riche en vaisseaux. Elle est quelquefois associée à du tissu adipeux. Nous étudierons uniquement la région corticale de l’ovaire.

Observer au faible grossissement (Objectif X10) dans la zone corticale :

1 – L’épithélium ovarien plissé formé de cellules cubiques ou prismatiques, quelquefois aplaties.

2 – Le tissu conjonctif comprenant des fibres collagènes et de nombreuses cellules conjonctives. Au niveau de la couche conjonctive dense sous-épithéliale  (albuginée),  les fibres collagènes sont plus nombreuses. La vascularisation comprend essentiellement des artérioles, des veinules et des capillaires.

3 – Des amas de très grosses cellules arrondies à cytoplasme verdâtre, grumeleux et à noyau rond bien nucléolé. Elles constituent la glande interstitielle (propre à certaines espèces et que l’on trouve notamment chez  la Lapine). Cette glande est constituée de cellules thécales en rapport avec les follicules atrétiques. Les amas sont découpés par de fines travées conjonctives.

REMARQUE : Dans l’ovaire de la Femme, ces amas sont moins nombreux. La glande interstitielle est représentée par l’ensemble des thèques internes des follicules thécogènes, Elle sécrète une grande partie des androgènes ovariens.

Observer au fort grossissement (Objectif X 40) :

4 – Des follicules évolutifs, gamétogènes,

a – Deux ou trois follicules primordiaux périphériques et de petite taille. Ils sont formés :

. de quelques cellules folliculeuses très aplaties, séparées du tissu conjonctif ambiant par une vitrée,

. d’un ovocyte de 1er ordre,  avec  un  cytoplasme  brun et granuleux et un volumineux noyau bloqué en  prophase 1 (stade diplotène  : noyau dictyé ) de la méïose.

b – Un follicule primaire, de plus grande taille avec :

. des cellules folliculeuses  cubiques ou cylindriques qui  reposent  sur  une vitrée très nette appelée membrane de Slavjanski.

. autour de l’ovocyte de plus grande taille, une mince membrane représentant l’ébauche de la zone pellucide. Celle-ci est déjà épaisse dans les follicules primaires à cellules folliculeuses fortement cylindriques.

c – Un follicule secondaire ou plein comprenant :

. Deux, trois ou quatre couches de cellules folliculeuses.

. Autour de l’ovocyte dont le diamètre a triplé ou quadruplé, la zone pellucide qui s’épaissit.

. Autour du follicule, le stroma conjonctif s’organise concentriquement.  On distingue déjà deux enveloppes autour des plus gros follicules secondaires :

. L’une formée de cellules à gros noyaux ronds ou légèrement oblongs (la thèque interne).

.  L’autre constituée de cellules à noyaux très allongés (la thèque externe).

N.B. : – A ce stade, on peut facilement observer des mitoses parmi les cellules folliculeuses et les cellules thécales.

– Il existe un réseau important  de capillaires dans les thèques. Ceux-ci sont surtout repérables lorsqu’ils contiennent une ou deux hématies colorées en vert.

– On parle de follicules secondaires par référence aux follicules primaires et de  follicules pleins par opposition aux folliculaires cavitaires.

d – Les follicules cavitaires ou à antrum, de tailles très inégales. Plusieurs cavités  remplies de liquor folliculi (liquide épais et coagulable par les fixateurs) apparaissent d’abord dans le massif des cellules folliculeuses. Elles confluent en une seule grande cavité au fur et à mesure que le follicule grossit. A maturité, le follicule comprend :

– une granulosa constituée de cellules folliculeuses formant une couche de 4 à 5 assises contre la face interne de la vitrée .

– un cumulus oophorus faisant saillie dans la cavité folliculaire en un point du follicule. Il comprend l’ovocyte entouré de cellules folliculeuses.

N.B. :   Il n’y a pas de follicule de De Graaf sur les coupes.

Rechercher un follicule cavitaire présentant un ovocyte et une corona radiata. Au-delà de la vitrée sur laquelle reposent les cellules de la granulosa, se situent les deux thèques.

– la thèque interne constituée de 3 à 4 couches de grosses cellules endocrines en relation avec de larges capillaires (fentes claires bordées de noyaux petits et allongés).

– la thèque externe se présentant comme un tissu conjonctif très vascularisé lui aussi (capillaires), orienté concentriquement.

Rappel : Les cellules de la thèque interne stimulées par la LH hypophysaire sécrètent des androgènes. Les cellules de la granulosa stimulées par la FSH hypophysaire transforment ces androgènes en oestrogènes.  

e – Un follicule déhiscent venant juste de se rompre à la surface de l’ovaire pour permettre la ponte ovulaire. Remarquer qu’à cet endroit, l’épithélium ovarien est en train de rétablir sa continuité (cellules aplaties). L’antre folliculaire comporte un exsudat séro-fibrineux dissociant partiellement les cellules folliculeuses de la granulosa et constitue un œdème du stroma conjonctif à l’endroit de la rupture.

5 – Un corps progestatif se présentant comme une masse arrondie, isolée du reste par une enveloppe conjonctive externe.  Il n’y a plus de vitrée, les vaisseaux peuvent donc pénétrer à l’intérieur du corps progestatif lui donnant l’aspect général d’une glande endocrine réticulée.

Les cellules folliculeuses se sont transformées en très grosses cellules. Ces cellules endocrines ont l’aspect d’adipocytes (cytoplasme vacuolaire, noyau excentré), car elles se sont chargées en lipides ; elles  sécrètent de la progestérone.

N.B. : Il n’y a pas d’écorce thécale chez la lapine, mais autour du corps progestatif  se trouvent des amas cellulaires correspondant à la glande interstitielle sécrétant des androgènes.

6 – Les follicules involutifs 

Les follicules peuvent involuer à tous les stades de leur maturation. Leur aspect est donc très variable.

a – Des follicules dégénératifs à divers stades (primordiaux, primaires, secondaires et cavitaires). Dans les  trois premiers, la dégénérescence se manifeste par des altérations nucléaires et cytoplasmiques. Dans les follicules cavitaires, elle se caractérise  par la pycnose des noyaux des cellules folliculeuses de la  granulosa,  et par l’histolyse de l’ovocyte. Finalement, le  liquide folliculaire disparaît.

b- Des follicules atrétiques en organisation :  Ils sont caractérisés par une cavité centrale remplie de liquide folliculaire coagulé. Après dégénérescence des cellules folliculeuses, la vitrée est refoulée et effondrée par le tissu conjonctif. Elle s’épaissit et prend une couleur rouge vif. Elle est homogène, hyaline et se double d’une auréole de cellules différenciées de la thèque interne et d’une thèque externe normale.

c- Des follicules atrétiques organisés : la cavité folliculaire a disparu. Le tissu conjonctif, ceinturé par la vitrée d’atrésie folliculaire, est envahi de gros capillaires. A ce stade, la vitrée est très épaissie, ondulante et peut persister longtemps dans le stroma conjonctif. Les thèques ont disparu, ou sont en voie de disparition.

REMARQUE : La thèque interne des follicules atrétiques représente une part importante de la glande interstitielle. 

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