Le duodénum
Il est caractérisé par
– Une muqueuse sans valvules conniventes dans sa majeure partie
– Des glandes de Brünner dans la muqueuse et surtout dans la sous muqueuse
Coupe transversale de duodénum de chat, colorée par la méthode de Van-Gieson
>>>>> Lame virtuelle de duodénum
Observer au faible grossissement (Objectif X4),
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de dedans en dehors :
– La muqueuse très épaisse avec des villosités et des glandes de Lieberkühn.
– Les glandes de Brünner lobulées dans la sous muqueuse.
– La musculeuse assez épaisse traversée en un point par le canal de Wirsung-Santorini.
– La séreuse très mince.
Repérer au faible grossissement (Objectif X10) de dedans en dehors :
1 – La muqueuse comprenant :
– La zone des villosités (environ 2/5 de l’épaisseur de la muqueuse).
– La zone des glandes de Lieberkühn très droites, à lumière nettement visible. Quelques glandes de Brünner peuvent s’intercaler à leur base.
– Le tissu conjonctif, très cellulaire, entre les glandes et dans l’axe des villosités.
– La zone lymphoïde (rangée discontinue de noyaux sombres de lymphocytes à la base des glandes).
– La muscularis mucosæ.
2 – La sous-muqueuse formée :
– De tissu conjonctif contenant des vaisseaux.
– De glandes de Brünner lobulées, tubuleuses, ramifiées, muqueuses, à lumière très large.
– D’éléments nerveux correspondant aux micro-ganglions du plexus sous-muqueux de Meissner.
3 – La musculeuse avec
– Ces deux couches bien distinctes, l’une interne circulaire et l’autre externe longitudinale.
– Entre les deux couches, les éléments nerveux du plexus myentérique d’Auerbach.
– Des vaisseaux (artères et veines).
4 – La séreuse très mince.
N.B. : On ne tiendra pas compte des structures pancréatiques (acini et canal collecteur) qui apparaissent sur la préparation.
Observer au fort grossissement (Objectif X 40) de dedans en dehors :
1- La muqueuse avec :
a – Des villosités formées par :
– un épithélium prismatique simple comprenant :
. Des cellules à plateau strié (entérocytes), très nombreuses, à noyau oblong sub-central.
. Des cellules caliciformes à mucus (coloré en rose) à pôle apical ouvert et à noyau triangulaire basal.
. Des lymphocytes intra-épithéliaux dont seul le noyau rond et sombre est visible.
– un stroma conjonctif constitué :
. De fibroblastes sous la lame basale.
. De fines lamelles conjonctives et de noyaux de cellules conjonctives.
. De capillaires bordant l’épithélium.
. D’un infiltrat lymphoïde.
. De léïomyocytes (de teinte jaunâtre) avec un noyau allongé. L’ensemble constitue le muscle de Brücke qui borde le chylifère central (fente claire visible sur certaines sections de villosités).
Le chylifère central est un vaisseau lymphatique de grande taille qui se jette dans le réseau lymphatique sous-muqueux. La contraction du muscle de BRÜCKE provoque l’évacuation de la lymphe notamment après un repas riche en graisses.
– Les villosités augmentent les surfaces d’échange favorisant ainsi la digestion et l’absorption.
– Des enzymes élaborés par les entérocytes sont déversés dans la lumière, d’autres s’intègrent au glycocalyx. Ceux ci assurent la digestion des glucides, des protéines, des nucléotides et contribuent donc avec les enzymes luminales à la digestion des aliments.
– L’absorption des nutriments concerne les petites molécules issues de la digestion chimique : monosaccharides tels que glucose, fructose et galactose, des acides aminés, des dipeptides et des tripeptides, des acides gras, du glycérol et des monoglycérides essentiellement.
b – La zone des glandes de Lieberkühn comprenant :
– les glandes de Lieberkühn avec :
. Une lumière étroite mais très nette.
. Les mêmes cellules que dans l’épithélium des villosités.
. Des figures de mitose très évidentes dans le fond des glandes.
. Un nombre plus réduit de lymphocytes intra-épithéliaux.
N.B. : On remarquera la réduction du plateau strié au fond des glandes, voire sa disparition.
– Au fond des glandes, on trouve aussi des cellules de Paneth qui sécrètent des enzymes à activité anti-microbienne.
– le tissu conjonctif inter- glandulaire avec des fibres collagènes plus nettes que dans l’axe des villosités, des fibrocytes, les noyaux de quelques léïomyocytes se rendant dans les villosités, des lymphocytes et des capillaires.
c – La muscularis mucosæ avec ses 2 couches (IC et EL), traversée par les glandes de Brünner
Les cellules endocrines ne sont pas repérables en technique de routine, mais elles existent à tous les niveaux de l’intestin grêle. Elles sont présentes dans les villosités, mais surtout nombreuses dans le fond des glandes de Lieberkühn. Dans le duodénum, on trouve essentiellement des cellules EC (sérotonine), G (gastrine) , S (sécrétine) et D (somatostatine). Elles participent, avec le système nerveux périphérique autonome, à la régulation des sécrétions et à la motilité de l’intestin.
2- La sous muqueuse
avec :
– Des glandes de Brünner à lumière très large. Les noyaux des cellules muqueuses sont ronds et basaux.
– Quelques glandes de Brünner s’abouchant aux glandes de Lieberkühn.
Les glandes de BRÜNNER, présentes seulement dans le duodénum, contribuent à la neutralisation du chyme gastrique acide afin que l’activité enzymatique intestinale puisse s’exercer pleinement
– Du tissu conjonctif contenant des vaisseaux.
– L’infiltrat lymphoïde dans le tissu conjonctif est important par place.
– Les micro-ganglions du plexus sous-muqueux de Meissner. Ils sont composés de cellules ganglionnaires à cytoplasme gris, à gros noyau clair et nucléolé.
Les fibres nerveuses innervent la muscularis mucosæ. Ce plexus joue également un rôle important dans la régulation des sécrétions participant au suc digestif.
Le plexus sous-muqueux de Meissner appartient au Système Nerveux Entérique (SNE).
3- La musculeuse avec (la coupe étant transversale) :
– Une couche interne circulaire de léïomyocytes en vue longitudinale.
– Une couche externe longitudinale de léïomyocytes en vue transversale.
– Entre les deux plans, les micro ganglions du plexus myentérique d’Auerbach.
Les fibres nerveuses du plexus myentérique d’Auerbach (SNE) règlent la motilité de la musculeuse. Le péristaltisme permet la progression du chyme en direction du gros intestin.
La digestion chimique est facilitée par les mouvements intestinaux. La segmentation brasse localement le chyme intestinal et met ainsi les nutriments au contact des entérocytes pour qu’ils les absorbent.
4- La séreuse très mince, formée du tissu conjonctif de l’adventice recouvert par le feuillet péritonéal.
Le jéjunum
Le jéjunum comporte de nombreuses et grandes valvules conniventes mais assez peu de tissu lymphoïde.
Coupe longitudinale de jéjunum de lapin, colorée par la méthode de Van Gieson
>>>>> Lame virtuelle de jéjunum
Repérer au faible grossissement (Objectif X 4)
Les mêmes éléments que dans le duodénum mais en remarquant que :
– La paroi jéjunale est plus mince que la paroi duodénale, et que la muqueuse constitue la tunique la plus épaisse.
– La zone des villosités occupe les 2/3 de l’épaisseur de la muqueuse.
– Le tissu conjonctif de la sous- muqueuse présente des variations d’épaisseur régulières lui donnant un aspect ondulé : ce sont les valvules conniventes. La muqueuse est ainsi entièrement soulevée.
N.B. : Ces valvules conniventes ne sont évidemment visibles qu’en coupe longitudinale, puisqu’il s’agit de soulèvements transversaux. Les valvules entrainent un rétrécissement de la lumière du tube digestif à intervalles réguliers, ce qui ralentit le flux des nutriments et permet une augmentation du temps de contact avec les entérocytes.
Remarquer au faible grossissement (Objectif X 10) que :
L’axe des valvules est occupé par de volumineux vaisseaux. On pourra y repérer difficilement quelques micro-ganglions du plexus sous-muqueux de Meissner.
A partir de l’ampoule de Vater, le liquide intestinal s’enrichit du suc pancréatique et de la bile hépatique capable d’émulsifier les graisses, condition indispensable à leur digestion chimique L’ensemble de ces sucs, très riches en enzymes, assurent la digestion des sucres, des protéines, des lipides et des acides nucléiques.
L’iléon
Le jéjunum et l’iléon ne diffèrent que par quelques caractères. L”iléon a peu (ou pas dans la dernière moitié) de valvules conniventes, mais il contient par contre de nombreux follicules lymphoïdes.
Coupe transversale d’iléon de chien, colorée par la méthode de Van Gieson
>>>>> Lame virtuelle d’iléon
Repérer au faible grossissement (Objectif X 4)
Les mêmes éléments que précédemment, mais en remarquant que :
La couche lymphoïde à la base des glandes de Lieberkühn, écarte les glandes et même s’y substitue pour y donner des follicules clos associés en plaque de Peyer.
Ils peuvent s’élever jusque sous l’épithélium des villosités.
N.B. : Chez l’Homme, les plaques de Peyer (20 à 30) peuvent atteindre plusieurs cm de long.
Remarquer au faible grossissement (Objectif X 10) que :
– La base des villosités est très large
– L’axe villositaire est constitué de tissu conjonctif
– La lumière intestinale occupe l’axe des glandes de Lieberkühn
– L’infiltration lymphoïde du chorion est plus importante.
– La couche lymphoïde, à la base des glandes de Lieberkühn est plus nette.
– La nappe conjonctive que l’on voit à la base des glandes de Lieberkühn s’interrompt à hauteur des follicules clos.
– La muscularis mucosæ est amincie, voire interrompue à l’emplacement de la plaque de Peyer.
L’intestin grêle joue un rôle dans les processus de défense immunitaire. Les follicules clos de plus en plus nombreux en direction de l’iléon s’y organisent même en plaques de Peyer. Ces structures lymphoïdes empêchent les bactéries de pénétrer dans le sang.
Au cours de la fièvre typhoïde, les plaques de Peyer sont électivement atteintes, et peuvent être le siège de perforation intestinale.
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