Les tissus lymphoïdes peuvent être classés selon :

– Leur organisation histologique :

  • tissu lymphoïdelympho-épithélial : combinaison de lymphocytes et de cellules épithéliales formant le stroma (la trame).
  • tissu lymphoïdelympho-rétothélial : combinaison de lymphocytes et de cellules conjonctives dans un stroma conjonctif riche en fibres de réticuline (Collagène type III).
  • tissu lymphoïde mixte : association de tissus lympho-épithélial et lympho-rétothélial.

 

– Leur association ou non à d’autres organes :

  • tissu lymphoïde organisé en véritables organes
  • tissu lymphoïde diffus (associé à d’autres organes)

Exemples :

  • Le tissu lymphoïde lympho-épithélial peut constituer un véritable organe (thymus), ou être diffus (épithélium intestinal), ou encore former des thèques intra-épithéliales (amygdales, appendice).
  • Le tissu lymphoïde rétothélial peut former devéritables organes (ganglions lymphatiques et rate), ou être diffus (chorion des muqueuses digestive et respiratoire), former des nappes ou couches lymphoïdes (base des muqueuses digestives), des follicules clos (jéjunum, côlon), des plaques de Peyer (iléon).
  •  Le tissu lymphoïde mixte se rencontre dans les amygdales pharyngiennes, palatines, linguales et les formations de type amygdalien des régions anale et rectale du tube digestif (appendice iléocoecal).

 

RAPPEL DE PHYSIOLOGIE

Les tissus lymphoïdes sont classés  en 2 grands groupes :

-Les organes lymphoïdes primaires sont les organes qui vont accueillir les précurseurs des lymphocytes T ou B (cellules immatures) et leur permettre d’acquérir leurs récepteurs antigéniques (T/B cell receptor, TCR ou BCR) et des marqueurs de maturité.

  • La moelle osseuse est l’organe lymphoïde primaire qui permet la maturation des lymphocytes B,
  • Le thymus permet celle des lymphocytes T.

Les lymphocytes T et B matures colonisent ensuite les organes lymphoïdes secondaires. Ils sont dits matures mais naïfs car ils n’ont pas été activés par la reconnaissance d’un antigène.

-Les organes lymphoïdes secondaires sont les lieux de présentation des antigènes aux lymphocytes T et B matures, d’activation et d’amplification clonale (prolifération) de ces derniers, suite à la reconnaissance spécifique d’un antigène par un récepteur antigénique spécifique.

Les lymphocytes T sont responsables de l’immunité à médiation cellulaire (lymphocytes T cytotoxiques CD8+ et auxilliaires CD4+). Les lymphocytes Treconnaissent des antigènes présentés par des molécules du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) portées par des cellules présentatrices d’antigène (cellules dendritiques, macrophages…).

Les lymphocytes B se différencient en plasmocytes qui produisent des anticorps. Ils sont responsables de l’immunité àmédiation humorale. Les anticorps se combinent aux substances du «non soi» et causent leur destruction.

On trouve dans ce groupe par exemple :

  • les ganglions lymphatiques placés sur le trajet delalymphe
  • la rate placée sur le trajet du sang

Ces organes se sont formés au cours de la périphérisation lymphoïde.


Le Thymus

RAPPEL D’ANATOMIE

Le thymus est un organe impair médian bilobé situé en arrière du manubrium sternal et entre les poumons. Il est entouré de tissu conjonctif qui se réfléchiten profondeur en découpant des lobules, mais qui ne forme pas de véritable capsule.

Entre la 5èmeet la 8ème semaine du développement embryonnaire, des cellules épithéliales d’origine ectodermique et endodermique de la 3ème et 4ème poche pharyngienne de l’intestin antérieur vont former un stroma épithélial (une charpente) divisé en 2 lobules par des cloisons conjonctives où circulent des vaisseaux sanguins. Puis par vagues successives, des cellules souches hématopoïétiques, progénitrices des lymphocytes T, en provenance du foie et de la moelle osseuse, vont coloniser la corticale du thymus.

Les thymocytes se divisent par mitose (expansion cellulaire) et sont sélectionnés avant d’être libérés vers les organes lymphoïdes secondaires, à partir du 3ème mois du développement embryonnaire.

N B : Le thymus est très développé chez l’enfant et atteint sa taille maximale à la puberté (40 g environ). Après cette période, il est envahi progressivement par du tissu conjonctif et adipeux.

QUELQUES NOTIONS PHYSIOLOGIQUES ESSENTIELLES

Le thymus est un organe lympho-épithélial. Il est la source des lymphocytes T dont la maturation dépend d’une double sélectio npositive et négative grâce à des interactions cellulaires avec les cellules épithéliales de la corticale et les cellules dendritiques et les macrophages de la médullaire.

  • La sélection positive s’effectue dans le cortex thymique. Elle permet de retenir les lymphocytes T (LT ou Thymocytes) qui expriment, après réarrangement génique, un récepteur antigénique (TCR, T Cell Receptor) capable d’interagir avec les molécules du complexe majeur d’histo compatibilité (CMH I/II) qui sont présentées par les cellules épithéliales. Cette interaction moléculaire (TCR-Ag-CMH I/II) implique les molécules CD4 et CD8, et elle détermine la spécialisation des LT qui deviennent soit CD8+ soit CD4+.
  • La sélection négative entraîne l’apodoses des LT ayant une trop forte affinité de leur récepteur antigénique avec des peptides du soi, qui sont présentés par des molécules du CMH de classe Ie I et II par les cellules dendritiques et les macrophages de lamédullaire.

 

Seuls les lymphocytes tolérant le «soi» pourront sortir du thymus par les veinules post-capillaires situées à la jonction dela corticale et de la médullaire, assurant ainsi leur périphérisation dans les organes lymphoïdes secondaires.


Les ganglions lymphatiques

RAPPEL D’ANATOMIE

Les ganglions lymphatiques ont une forme de haricot et une taille qui varie de1 à 25 mm dans leur plus grande longueur. Ils se trouvent toujours sur le trajet de la lymphe, sont souvent associés en petits groupes et disposés en ensembles superficiels et profonds. Ils sont particulièrement nombreux dans le thorax et l’abdomen en particulier au niveau du mésentère.

Chaque ganglion est entouré d’une capsule conjonctive qui se réfléchit au hile et le cloisonne.

L’essentiel de l’organe est constitué des voies de circulation de lalymphe et de tissu lymphoïde comportant des follicules.

Les vaisseaux lymphatiques afférents valvulés abordent l’organe par sa partie convexe et traversent la capsule. Les valvules n’autorisent l’écoulement de la lymphe qu’en direction des ganglions. La lymphe circule ensuite à l’intérieur dans des sinus (capillaires à endothélium discontinu) et en sort au niveau du hile par un ou deux vaisseaux lymphatiques efférents valvulés et larges.

Les vaisseaux sanguins entrent dans le ganglion et en sortent au niveau du hile. Ils apportent des lymphocytes matures et des cellules dendritiques. Ils se divisent en artérioles puis en capillaires. Les veinules post-capillaires permettent la recirculation des lymphocytes activés ou mémoires.

QUELQUES NOTIONS PHYSIOLOGIQUES ESSENTIELLES

  • Les ganglions lymphatiques sont des organes lympho-rétothéliaux.

Ils filtrent et épurent la lymphe par des processus de phagocytose avant que celle-ci ne regagne finalement lacirculation sanguine.

Ils ont un rôle primordial puisqu’ils reçoivent par voie lymphatique les antigènes libres ou capturés par des cellules présentatrices d’antigène (CPA). Les interactions entre l’antigène et les cellules lymphoïdes via leurs récepteurs, déclenchent la réponseimmunitaire. Ces interactions entrainent l’amplification clonale de lymphocytes T et B spécifiques de l’antigène et des processus d’activation (production d’anticorps pour les LB, acquisition de fonction cytotoxique pour les LT). C’est l’immunopoïèse, activation des lymphocytes après la stimulation antigénique.

  • La lymphe circule dans les vaisseaux lymphatiques

La lymphe se trouve partout, sauf dans les tissus cartilagineux qui ne sont pas vascularisés et dans les tissus qui ne produisent pas de lymphe (système nerveux central, pulpe splénique et moelle osseuse).

Sur leur trajet, les vaisseaux lymphatiques traversent des organes lymphoïdes. Les capillaires lymphatiques sont drainés par de grosses veines qui aboutissent au canal thoracique à gauche et au canal lymphatique à droite. Ceux-ci s’abouchent à la jonction des veines sous-clavière et jugulaire interne.

  • Le réseau lymphatique :

– draine l’excédent de liquide interstitiel qui n’a pas été réabsorbé par les capillaires sanguins au cours de la réabsorption

– transporte au niveau intestinal, les lipides alimentaires et les vitamines liposolubles A,D, E, K qui ont été conditionnés sous forme de chylomicrons par le tube digestif

– associé aux organes lymphoïdes, il protège l’organisme contre le «non soi», c’est à dire contre tout ce qui est étranger (bactéries, virus, parasites, corps étrangers) ou qu’il considère comme étranger (cellules anormales, cellules cancéreuses), en déclenchant des réponses immunitaires


La rate

RAPPEL D’ANATOMIE

La rate est un organe impair situé entre le fundus de l’estomac et le diaphragme dans l’hypochondre gauche. C’est la plus grande masse de tissu lymphoïde de l’organisme. La rate est vascularisée par une artère unique, l’artère splénique. Suite à un réseau d’artérioles puis de sinus (capillaires), le sang est drainé par la veine splénique dans le système porte hépatique.

QUELQUES NOTIONS PHYSIOLOGIQUESESSENTIELLES

La rate filtre le sang. Elle a une fonction dans la réponse immunitaire acquise et innée :

  • la pulpe blanche correspond aux formations lymphoïdes où sont concentrés les lymphocytes B et T. Elle assure donc la fonction dans l’immunopoïétique (production de plasmocytes et de lymphocytes cytotoxiques dirigés contre les antigènes activateurs).
  • la pulpe rouge correspond aux sinus veineux et aux cordons conjonctifs dans lesquels le sang circule. Elle a une fonction immune-innée car des bactéries sont éliminées par l’intermédiaire de macrophages.

La rate a une fonction la régulation des globules rouges. Elle permet l’élimination des globules rouges vieillissant via l’activité macrophagique des splénocytes. Elle emmagasine des cellules sanguines qu’elle peut libérer en cas de besoin, (hémorragie, effort physique important). Elle produit pendant la période fœtale des cellules sanguines. Cette hématopoïèse peut reprendre pendant la vie adulte en cas de leucémie, aboutissant à une métaplasie myéloïde et doncà une grosse rate (splénomégalie).

Les splénocytes sont les cellules conjonctives de la rate, sécrétant le collagène de type I et III (réticuline), et ils assurent également la phagocytose des globules rouges vieillissants.


Les dispositifs lymphoïdes mixtes

RAPPEL D’ANATOMIE

L’appendice iléo-cæcal ou vermiculaire (vermis =ver) est un diverticule tordu du cæcum, segment initial du gros intestin. Le mésentère de l’appendice est relié à la partie inférieure de l’iléon et à la partie adjacente de la paroi abdominale postérieure.

QUELQUES NOTIONS PHYSIOLOGIQUES ESSENTIELLES

Bien que pourvue d’un abondant tissu lymphoïde, l’appendice joue un rôle peu important dans les processus de défense immunitaire. L’appendicite, inflammation de l’appendice, fait courir le risque en cas de détection tardive, de gangrène ou de rupture, avec son corollaire : la péritonite.

La surface de l’intestin est une des voies d’entrée des antigènes dans l’organisme. Les follicules particulièrement bien représentés dans l’iléon (plaques de Peyer rectilignes) et l’appendice (plaques de Peyer tubulaires) font partie du système de défense local (Gut associated lymphoïde tissue, GALT). Des cellules M sont présentes dans l’épithélium en regard des follicules. Elles enserrent dans leurs replis plusieurs lymphocytes et des macrophages formant ainsi les thèques intra-épithéliales. Leur rôle est de capturer les antigènes et de les présenter par l’intermédiaire des macrophages aux cellules immuno-compétentes.

Bien que pourvue d’un abondant tissu lymphoïde,l ’appendice joue un rôle peu important dans les processus de défense immunitaire. L’appendicite, inflammation de l’appendice, fait courir le risque en cas de détection tardive, de gangrène ou de rupture par perforation, avec son corollaire : la péritonite.

 

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